J’ai découvert Patrick Bauwen l’an dernier, bien trop tardivement, en lisant L’oeil de Caine. Il avait alors réussi à me captiver avec un thème qui ne m’intéresse pas du tout, celui de la téléréalité.
Je le retrouve aujourd’hui avec son nouveau thriller, et ce que je constate c’est que son écriture s’est profondément noircie, affirmée aussi.
La 4è de couverture étant particulièrement vague, je ne vous dévoilerai strictement rien de l’intrigue dans ma chronique. Certains la trouveront peut-être trop généraliste, mais moi j’aime avoir la surprise de découvrir totalement une histoire durant ma lecture, sans qu’on me mâche le travail avant et qu’on me gâche mon plaisir !
La nuit de l’ogre est la suite de sa précédente parution, Le jour du chien, que je dois lire prochainement (je n’ai pas encore pris le temps de le lire, il faut bien que je dorme parfois 🙂 ). Je n’ai pas été gênée de ne pas avoir lu le précédent, mais si vous pouvez les lire dans leur ordre de parution, c’est toujours mieux, car cela permet de voir l’évolution des personnage.
Je vous parle aujourd’hui du dernier livre de Patrick Bauwen, La nuit de l’ogre, paru chez Albin Michel.
L’histoire (4è de couverture)
La mort est un art. Vous en êtes le spectateur. Et vous pourriez être sa prochaine victime.
Des sous-sols de Paris aux recoins obscurs des factultés de médecine, Chris Kovak, médecin urgentiste, se lance à corps perdu dans une enquête qui ressemble à une nuit sans fin.
Après Le jour du chien, prix polar 2017, Patrick Bauwen signe un thriller aussi effroyable que maîtrisé.
Un thriller ténébreux
L’auteur a fait monter la température sur les réseaux sociaux quelques semaines avant la sortie de La nuit de l’ogre, avec des trailers angoissants et des photographies de défunts, en noir ou blanc ou en sépia, très en vogue il y a fort longtemps à l’époque Victorienne (ne me demandez pas de les dater, j’ai trouvé ça sur google 🙂 ). Je vais être honnête avec vous, je trouve cette vieille tradition choquante, lugubre, et pourtant je suis irrémédiablement attirée par ce genre de photos morbides à souhait. Je connaissais un peu le principe, j’en avais déjà entendu parler, et je me suis pas mal documenté à ce sujet quand l’auteur a commencé à publier ce genre de clichés histoire de me mettre dans le bain pour ma lecture, et force est de constater que je me sens toujours aussi mal à l’aise quand j’en vois. J’ai peur de la mort, j’ai peur des morts, j’aime pas leur couleur jaune/blanche/bleue, je ne supporte pas leur odeur ni cet immobilisme qui les caractérise, ça me glace le sang, et clairement certains passages de La nuit de l’ogre m’ont remué les tripes tant je me suis sentie mal à l’aise, d’autant plus que je suis dans une période personnelle délicate à ce sujet… Faut pas croire, c’est quand même sensible une serial lectrice de polars, même quand elle en avale une centaine par an et qu’elle se délecte des histoires bien macabres ! Bon, je m’égare et je tombe à nouveau dans le blog « journal intime« , revenons-en à nos cadavres jaunes/blancs/bleus, et à notre bouquin ! (ne comptez pas sur moi pour vous donner le lien entre ce livre et les photographies présentées, il faudra le lire pour le découvrir par vous-même, ah ah !)
La nuit de l’ogre, c’est quoi ? Et bien c’est un thriller constitué d’une avalanche de rebondissements, d’un melting pot de personnages tous plus attachants les uns que les autres, d’un condensé d’interrogations et de péripéties qui te font grimper le suspense dans ton petit cœur de lecteur ! Il y a le suspense, induit par les événements qui se déroulent et les rebondissements, et puis il y a le sentiment angoissant qui provient de l’environnement glauque dans lequel nous évoluons. Je ressens quelques appréhensions ces derniers temps en entamant des bouquins de taille honorable – 490 pages tout de même – (à croire que je suis toujours traumatisée par le dernier Giebel) mais quand il y a de l’action régulière, une intrigue de fond, juste ce qu’il faut comme rebondissements judicieusement placés, et que je trouve un réel intérêt à ce que je lis comme ça a été le cas ici, et bien la taille du bouquin passe au second plan et on enfile les pages comme un boulimique qui entame un nouveau pot de pâte à tartiner !
Un des principaux points forts de ce roman, ce sont les personnages auprès desquels nous évoluons dans l’intrigue, profondément humains, avec leur pugnacité, leurs faiblesses, leurs bizarreries aussi, et je ne vous parle même pas de leurs addictions aux médicaments, à l’alcool ou à leur cœur brisé qui les rend vulnérables et fragiles. C’est ce « joyeux » bordel qui caractérise leur vie qui fait qu’on se sent bien à leur côté, on les sent vrais, et moi quand je suis bien aux côtés des personnages, je n’ai pas envie de les quitter lorsque le livre s’arrête. Je n’ai d’ailleurs pas pu imaginer autrement le Dr Kovak qu’avec le visage de Patrick Bauwen, étant lui-même médecin urgentiste.
Le mot de la fin
L’auteur se demandait récemment comment je faisais pour lire autant de livres. Après avoir refermé La nuit de l’ogre, moi je me demande comment il arrive à gérer sa carrière professionnelle de médecin et celle d’auteur. Ils sont nombreux, à s’essayer à l’écriture, mais rares sont ceux qui s’imposent comme étant un auteur majeur d’un genre littéraire aussi concurrentiel qu’est le thriller. Incontestablement, vous devrez compter avec Patrick Bauwen dans les années à venir, il s’est installé dans le classement des auteurs français à suivre à tout prix, et plus je le découvre, plus je me dis qu’il n’est pas prêt d’en sortir.
A découvrir d’urgence !