Si vous aimez les bons polars français pur jus, vous allez aimer le dernier livre de Patrick Caujolle. Je vous avais parlé de lui au début de mon blog avec son précédent opus, RIP, paru aux Editions du Caïman. J’avais apprécié son réalisme déjà à l’époque, avec ce dernier opus, mes impressions se trouvent conforter même si j’émettrai un petit point négatif.
Il revient aujourd’hui aux Editions De Borée avec Le prix de la mort.
L’histoire (4è de couverture)
Le diable se cache dans les détails ? Le capitaine Bastide en est convaincu !
Un grand flic assassiné, des rituels et des simulacres morbides, une enquête qui patauge entre un proxénétisme exotique et un satanisme déjanté, et voilà comment, des macabres catacombes parisiennes aux lacs enchantés du Québec, Bastide et ses collègues de l’Identité judiciaire vont devoir suivre le chemin sinueux de la vengeance. Parviendront-ils à leurs fins ? Peut-être ! Mais à quel prix ?
De flic à auteur de polar
Nombreux sont les flics et anciens flics qui se mettent à l’écriture et je dois dire qu’en général, je suis enchantée de ces lectures car, forts de leur expérience professionnelle et de leur connaissance du terrain, non seulement ils savent de quoi ils parlent mais en plus ils n’ont pas besoin d’en faire des tonnes pour que ça fonctionne entre eux et les lecteurs.
Le ton employé ici dans l’écriture et surtout dans les dialogues est on ne peut plus réaliste, les policiers parlent leur jargon entre eux, décortiquent la procédure (heureusement les notes en bas de page sont là pour éclairer les lecteurs), le tout a tendance à apporter une certaine crédibilité à ce livre, et ça, j’aime ! La particularité des meurtres réside dans le fait que toutes les personnes assassinées sont deux anciens flics et un jeune juge d’instruction. C’est le cœur même du système judiciaire qui est touché et la tension est palpable au sein de l’équipe chargée de l’investigation.
Nous suivons donc ici une équipe de policiers, nostalgiques de leur fameux 36 Quai des Orfèvres qu’ils ont dû laisser pour emménager dans des bâtiments flambants neufs. C’est une constante chez les auteurs français de développer cet esprit de nostalgie autour de ce changement de locaux, comme si le fameux 36 ajoutait un élément, une atmosphère particulière à leur enquête.
La construction du récit est classique pour un polar, elle est rythmée par les différents meurtres, les piétinements dans l’enquête, les nombreuses investigations, rien de bien nouveau je vous dirais mais l’intrigue est intéressante et on ne s’ennuie pas durant notre lecture. Le rythme n’est pas forcément très intense, mais d’une part, les meurtres sont disséminés de manière régulière dans le récit histoire de relancer à chaque fois l’intrigue, et d’autre part cela ancre à nouveau les faits dans un certain réalisme et une certaine crédibilité.
La seule chose qui m’a peut-être manquée dans ce livre, c’est un certain rapport humain que je n’ai pas forcément retrouvé. Certes, nous suivons au plus près l’action et les flics, mais les personnages sont assez peu développés au niveau de leur personnalité et vie privée, et bien que je n’aime pas que cette dernière prenne le pas sur l’enquête parce que moi, j’aime quand ça dépote niveau rythme, je trouve que je n’ai pas réussi à m’attacher à eux à cause de ça. Et en général, quand je n’arrive pas à m’attacher aux personnages, j’ai tendance à vite les oublier et à oublier également l’histoire du livre lu, au bout de quelques jours ou semaines.
Le mot de la fin
Ce livre est une véritable plongée dans la vie quotidienne d’une équipe de police judiciaire ! Malgré le petit point négatif énoncé en fin d’article, j’ai passé un agréable moment de lecture. Si vous aimez les vrais polars à la Norek, Jourdain ou Guillaume, ce livre est fait pour vous !