Editions Fleuve noir

Comme de longs échos – Éléna Piacentini

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En mode « blogueuse qui voit le bout du tunnel ». Je publie enfin ma chronique du dernier livre lu pendant mon voyage ! Pris un peu au hasard parce que je ne savais pas forcément quoi choisir comme lecture, ce livre me faisait les yeux doux depuis un moment et il s’est révélé être une lecture vraiment plaisante même s’il n’a pas atteint le stade de coup de cœur.

Ce livre, c’est celui que j’ai commencé sous les cocotiers (voir la photo en fin d’article).Il s’agit de Comme de longs échos, d’Elena Piacentini, et il a été publié cette année chez Fleuve Editions.

 

L’histoire (4è de couverture)

« Partout, les monstres sont chez eux… »

Vincent Dussart est sûr de son coup.

Ce break imposé par sa femme va prendre fin aujourd’hui. Il n’a rien laissé au hasard. Comme toujours.

Confiant, il pénètre dans la maison de son épouse. Le silence l’accueille. Il monte les escaliers. Puis un cri déchire l’espace. Ce hurlement, c’est le sien. Branle-bas de combat à la DIPJ de Lille. Un mari en état de choc, une épouse assassinée et leur bébé de quelques mois, introuvable. Les heures qui suivent cette disparition sont cruciales. Le chef de groupe Lazaret et le capitaine Mathilde Sénéchal le savent.

Malgré ses propres fêlures, ou peut-être à cause d’elles, Sénéchal n’est jamais aussi brillante que sous la pression de l’urgence. Son équipe s’attend à tout, surtout au pire. A des milliers de kilomètres, un homme tourne en rond dans son salon. L’écran de son ordinateur affiche les premiers éléments de l’affaire. Ce fait divers vient de réveiller de douloureux échos.

Un drame, et une course contre la montre

D’abord l’horreur, le meurtre violent, incompréhensible, sauvage. Elena Piacentini décrit la scène de crime avec tant de finesse et de noirceur qu’on aurait l’impression de sentir l’odeur de la mort qui se déploierait dans nos narines. Puis l’incompréhension « où est le bébé ? ». L’état de choc du mari se transforme rapidement en peur, la peur viscérale que quelqu’un ait enlevé l’enfant pour lui faire du mal.

L’enquête se met en place très rapidement vu l’urgence de la situation.  Ce sont des heures, des jours décisifs et la tension est palpable dans l’équipe chargée d’enquêter sur l’enlèvement du nouveau né. Et puis les premiers soupçons, forcément… Le mari est toujours le premier suspect lorsqu’une femme est abattue, lorsqu’il y a un drame familial, d’autant plus quand le couple est en crise et que le divorce semble proche. Je ne vous dévoile rien du livre en vous parlant de ça, c’est un fait, vous le savez vous qui êtes des habitués des polars et thrillers. Cependant, Vincent semble réellement ébranlé par l’assassinat de sa femme, et ne cessera de clamer son innocence pendant toutes l’enquête malgré les preuves qui l’accablent. Les doutes des enquêteurs et le professionnalisme de Mathilde, capitaine de police, pousseront les enquêteurs à continuer leurs investigations, d’autant plus qu’un ancien flic s’immiscera dans les investigations parce qu’il a enquêté il y a de nombreuses années sur un cas similaire. Le parallèle sera donc régulièrement fait entre les deux affaires, bien que l’action principale se situe à notre époque, et vous risquez d’être surpris par la tournure que prendra l’enquête grâce aux diverses révélations qui seront faites.

Le style d’Eléna Piacentini

L’auteure se charge d’occuper le lecteur de manière régulière histoire de ne pas le lasser et de le perdre en route en raison de l’enquête qui piétine et des enquêteurs qui tournent en rond. Il y aura bien de nouveaux personnages et des rebondissements, mais l’auteure n’a pas voulu ici d’un rythme haletant : elle a préféré prendre le temps de décortiquer ses personnages, les situations dans lesquelles ils évoluent, plutôt que de vouloir faire du sensationnel et de l’explosif. Ça change, et cela rend ce livre terriblement crédible, d’autant plus quand on sait qu’il est basé sur un fait divers ayant réellement existé.

J’ai découvert l’écriture de cette auteure et force est de constater que j’ai vraiment apprécié son ambivalence, car il en résulte un style très travaillé et abouti mêlant d’un côté une noirceur pesante, étouffante, glaçante, et de l’autre une écriture quasi poétique qui rapprocherait presque ce thriller d’un roman de littérature blanche. Je n’oppose pas le genre du thriller aux belles lettres, que l’on soit clair, il est possible d’allier les deux, mais force est de constater que la grande majorité des polars et thrillers que je lis n’ont pas forcément la délicatesse d’une écriture aussi sensible. J’apprécie énormément retrouver cette élégance de plume dans les thrillers car cela a pour effet, en quelque sorte, d’atténuer la noirceur d’une intrigue aussi lugubre. Ce paradoxe est particulièrement présent dans les livres écrit par des femmes, et j’avoue qu’entre deux horreurs j’apprécie de faire une parenthèse un peu plus douce (mais pas trop!), histoire de pouvoir reprendre mon souffle et de cicatriser les écorchures qu’ont laissé mes précédentes lectures sur mon âme de lectrice.

Le mot de la fin

J’aime bien lire des drames familiaux moi en ce moment… Parce qu’ils sonnent vrai, parce qu’ils permettent de nous identifier, de nous projeter et donc de ressentir de l’empathie, parce qu’ils touchent à quelque chose que l’on voudrait de sacré, le cercle familial, qui devrait être le lieu incontestable dans lequel on se sentirait en sécurité. Et quand on touche à ça, ce sont toutes nos bases qui sont fragilisées et on se retrouve plus vulnérable que jamais.

Les monstres sont partout : dehors, nous les croisons au détour d’une rue sombre, nous frissonnons en croisant leur regard, ou chez notre voisin que nous saluons tous les jours, et parfois nous vivons sous leur toit, à leur côté, sans nous en rendre compte…

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