Oui oui, je suis vivante ! Assez absente des réseaux sociaux depuis une dizaine de jours, j’avoue qu’en ce moment je trouve peu de temps pour la lecture et pour mon blog, parce que ma « vraie vie » m’accapare beaucoup actuellement. Du coup j’ai deux chroniques de retard !
Voilà déjà quelques jours que j’ai terminé le dernier livre de l’auteur suisse Nicolas Feuz, mais le temps m’a clairement manqué pour rédiger et publier la chronique.
Eunoto est le deuxième livre que je lis de cet écrivain, j’avais vraiment apprécié Horrora Borealis dont je vous avais parlé il y a quelques mois, et cette fois ce n’est pas en Laponie, mais en Suisse que l’auteur nous emmène.
Je vous parle aujourd’hui du dernier né de Nicolas Feuz, fraîchement paru le 17 octobre 2017 chez The Book Edition.
L’histoire (4è de couverture)
Il lui promit de l’aimer pour le meilleur et pour le pire, sachant que seul le pire les attendait. Il lui promit de l’aimer jusqu’à ce que la mort les sépare. Mais pas au-delà.
Le Monstre de Saint-Ursanne est-il victime d’une erreur judiciaire ? Qui sont ces jeunes filles décapitées, dont les corps ont été retrouvés au château de Valengin et au barrage de Schiffenen? Pourquoi un gendarme genevois a-t-il été tué devant les HUG ? Jeune inspecteur de la poliche neuchâteloise, Michaël Donner trouvera-t-il des réponses en ville de Lausanne ou dans le domaine skiable des Quatre Vallées ? Quand l’enquête sur un tueur en série prend une dimension romande et requiert la mise en oeuvre de l’entraide intercantonale…
Un conseil : méfiez-vous de Nicolas Feuz !
Pourquoi? Et bien parce qu’il est dingue.
Derrière une classique intrigue de flics qui enquêtent sur une série d’homicides, son truc à lui, c’est de nous balancer très habilement et sournoisement en pleine face par-ci, par-là, sans que tu t’y attendes, au grès de ses envies, un retournement de situation ou une phrase choc prononcée par un des personnages, et qui te laissent sur le cul – n’ayons pas peur des mots – voire complètement sidérée. J’ai écrit dans un premier temps « qui te laissent bouche bée » parce que je veux rester polie, mais non, ici clairement, la formulation était bien trop sage et conventionnelle par rapport à ce que je me suis pris dans la tête. J’ai en mémoire non seulement la fin, tonitruante, inattendue, car celle-là je ne l’avais pas vue venir ! Mais j’ai surtout à l’esprit une phrase prononcée par un des personnages, « ça craque quand… » (je ne compléterai pas la suite volontairement pour éviter de spoiler), que j’ai trouvée ignoble, qui m’a fait monter la bile dans la gorge, prête à vomir ma haine pour le personnage qui l’a prononcée. C’est le contexte qui fait que c’est atroce, c’est ce qu’elle sous-entend qui fait que moi, lectrice barbare comme j’aime me présenter, ai été profondément indignée. Pas contre l’auteur, parce que finalement je pense qu’au vu de sa profession, il en côtoie, des salauds comme ça, mais plutôt contre le personnage que j’aurais aimé massacrer de mes propres mains. Il en faut pour me choquer en 5 mots, au point d’en avoir envie de vomir, croyez-moi ! Et bien plus d’une semaine après la fin de ma lecture, en y repensant, je suis toujours dans le même état !
Indéniablement, le reste de ma lecture a été marqué par ces moments chocs, qui ne s’éternisent pas, qui ne durent jamais très longtemps mais qui sont assez notables pour y laisser un sentiment glauque en vous. Du coup, tu apprends à te méfier de l’auteur parce que tu sais qu’il est capable de tout. Et j’aime ça. J’aime quand on me surprend, quand on me bouscule ou qu’on bouscule mes certitudes et mon confort de lectrice. Je n’aime pas les gentils polars, moi j’aime le brut de décoffrage, et ma deuxième lecture de Nicolas Feuz me fait dire qu’il a tout pour me plaire, cet auteur.
Comme je vous le disais précédemment, ce qui m’a largement ébranlée, c’est le final du livre, que vous n’aurez pas envisagé. Et si vous l’avez envisagée, cette fin, un conseil : prenez un billet de Loto parce que vous avez quelques-unes des qualités pour devenir voyant extralucide. Quand tu crois être sur la bonne voie, que tu penses avoir démêlé les fils d’une intrigue relativement complexe et pleine de ramifications, et qu’un retournement de situation de la sorte se produit, ça a tendance à créer une certaine fébrilité en toi, surtout quand l’auteur te laisse en plan avec une ouverture, que dis-je, un boulevard ! ouvert sur un prochain tome ! Soyez-en certains, il y en aura une, des suites, c’est impossible autrement.
Est-ce que j’ai adhéré à ce final qui me semble invraisemblable ? Et bien oui ! parce que moi si je lis de la fiction, ce n’est pas forcément pour lire quelque chose d’hyper réaliste. J’aime le réalisme à la Norek ou à la Hervé Jourdain, mais en tant que lecteur de ce genre littéraire, il faut être honnête et avouer qu’on aime les atrocités, les choses qui ulcèrent, les gens qui trompent et cachent leur jeu et on aime aussi hurler sur notre livre quand on n’en revient pas de ce qui est en train d’émerger sous nos yeux. Et parfois plus c’est gros, plus c’est… Jouissif !
Le mot de la fin
Si vous pensiez que la Suisse était un petit pays tranquille où il ne se passe pas grand chose de très violent, Nicolas Feuz va vous prouver le contraire ! Si j’ai été parfois perdue au début du livre face à la multiplicité des personnages, des lieux, et surtout en raison de l’évocation en détail de la machin judiciaire suisse, l’auteur a réussi à capter mon attention avec une histoire intrigante, dynamique et audacieuse. Nicolas Feuz aime choquer tout en finesse. Point de longueurs et d’étalages de scènes gores, tout est dans l’action. Oui les meurtres sont violents mais non ils ne sont pas détaillés durant plusieurs pages ce qui n’aurait donné qu’un sentiment d’ouvrage gore. C’est justement dosé, juste ce qu’il faut pour qu’on y croit et qu’on se sente parfois mal à l’aise, face à des personnages bien trop réels à notre goût.
J’ai apprécié également le clin d’œil discret fait à son confrère helvète que j’ai découvert très récemment.
Vous l’aurez compris, j’ai aimé ce livre, et je serai présente pour la suite !
J’ai celui-ci sur ma pile à lire; lecture bientôt – et découverte de Nicolas Feuz, pour le coup. Quant aux romans de Marc Voltenauer, je les ai lus tous les deux, et ce sont de bons souvenirs aussi.
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Très bon retour, comme d’habitude !! Très tentant 😍 merci Anaïs !
Je suis dans « entre deux mondes » : comme toi j’appréhendais notamment sur le sujet mais on est vite pris dedans ! Très addictif 😀
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