Editions Ravet-Anceau, Livre qui décoiffe ta tête de lecteur

Les loups et l’agneau – Christophe Dubourg

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Alerte ! Conquise ! Enchantée ! Coup de cœur ! (oui oui, tout ça !)

Je dégaine ma catégorie « livre qui décoiffe ta tête de lectrice sans te faire bouger de ton canapé ! » et c’est avec un grand enthousiasme que je vous parle aujourd’hui du premier livre de Christophe Dubourg, paru tout récemment aux Editions Ravet Anceau, qui ont pour spécialité d’éditer des thrillers qui se déroulent en Normandie ou dans les Hauts de France.

L’histoire (4è de couverture)

1981, Borg traque inlassablement sa princesse. Il a l’espoir de trouver un de très jeunes filles la pureté et l’innocence auxquelles il aspire tant. Mais, invariablement, ses proies le déçoivent. Surgit alors Slavko, son double diabolique. Lui se charge du salon boulot. Pour multiplier les chances de trouver une véritable princesse, Borg décide de gagner une grande ville : Caen. C’est là que son destin croise celui de Jean, un ancien mercenaire aguerri rongé par les fantômes de son passé. Sa nouvelle cible ? Robert Chevallier. L’homme est marié et père d’Alice, huit ans et demi. En acceptant ce contrat, le tueur d’élite ne se doutait pas qu’à son tour, il deviendrait une proie.

 

La vie est faite de rencontres…

Et il y en a certaines qu’on préférerait éviter…

Borg, est un personnage dérangeant, profondément malsain, il est celui qui fera basculer la vie de plusieurs personnes uniquement parce qu’elles se trouveront sur son chemin. Il est une espèce de cinglé, en rupture totale avec la réalité, schizophrène et obnubilé par la recherche de celle qu’il appelle « sa princesse », sorte d’idéal féminin. C’est bien d’avoir un idéal féminin, c’est moins bien quand elle a 8 ans et qu’il prévoit de l’enlever. Il n’est pas à la recherche d’amour non, il est à la recherche d’une proie pour assouvir ses fantasmes… Je ne sais pas si on peut vraiment ça appeler ça un fantasme,  une obsession peut-être…  Toute sa vie tournera autour de ça, il partira même vivre dans une grande ville uniquement dans ce but. Et lorsqu’il trouve sa cible, commence alors une traque sans merci pour s’en emparer. Il est de ceux qu’on ne voudrait pas croiser au détour d’une rue sombre un soir alors qu’on se balade seule dans la rue. Sous la plume de Christophe Dubourg il prendra forme, devenant terriblement réaliste et crédible grâce à des procédés d’écriture tels que l’introspection ou les flash-back, et pas de doute, mesdames, que si vous êtes un peu angoissée comme moi à l’idée de croiser un jour la route d’un psychopathe (mes lectures n’aident pas!), vous éprouverez une certaine inquiétude à la lecture de ce livre.

Ce qui procurera également un sentiment de malaise chez le lecteur angoissé, c’est quand il se rendra compte des dangers qui peuvent survenir à chaque instant de sa vie, même quand il n’y est pour rien et qu’il n’est en rien concerné par les histoires de vie des gens qu’il croise par hasard ; on est en fait juste là au mauvais endroit, au mauvais moment, et on se retrouve embarqué bien malgré soi dans quelque chose de terrible. Ici, deux personnages vont en faire les frais. Le premier est une jeune prostituée qui en a trop vu, le second est un personnage que nous suivons en parallèle de l’histoire de Borg, Robert. Ce dernier, loin d’être un enfant de cœur, est également un chasseur, mais d’un autre genre que Borg car lui, il tue sur commande et pour une grosse liasse de billets. Et quand le chasseur devient la proie, c’est tout son monde qui s’écroule. Il ne sait pas comment réagir dans sa position de victime, il y aura une inversion des rôles, car c’est lui cette fois qui est devenu la personne traquée, et qu’il devra apprendre à se défendre pour s’en sortir.

 

Un premier roman MA-GI-STRAL !

N’ayons pas peur des mots, j’ai adoré ce thriller qui se lit d’une traite en une soirée, et j’ai peine à croire qu’il s’agit du premier livre de l’auteur tant j’ai trouvé l’écriture aboutie et le travail réalisé pour provoquer un sentiment intense d’angoisse parfaitement maîtrisé.

L’auteur joue avec le huis-clos pour créer un cadre angoissant et oppressant, sombre à souhait, qui m’a donné l’impression d’être enfermée dans une sorte de catacombes sans pouvoir en sortir. C’est noir, c’est lugubre, ça suinte l’humidité qui sent mauvais, et l’auteur réussi parfaitement à vous donner l’impression d’y être ! Je trouve d’ailleurs ce livre très cinématographique, dans le sens où j’ai parfaitement ressenti cette atmosphère, que j’ai vraiment réussi à m’imaginer à la place des personnages car tout y est décrit, et que cela nous donne une lecture très immersive.

Je suis passée par plusieurs sentiments différents durant ma lecture : d’abord l’effarement, devant l’horreur du comportement et des travers de Borg, et puis j’ai lentement basculé dans une tension extrême, provoquée d’une part, par sa personnalité, mais également provoquée par le rythme important et le suspense de tous les diables que nous impose Christophe Dubourg durant l’enfermement des personnages jusqu’au dénouement final.

 

Le mot de la fin

Un p**ain de talent !

Si vous aimez les personnages tordus à souhait, et que vous éprouvez un certain sadisme à observer les victimes qui s’acharnent avec l’énergie du désespoir pour s’en sortir, ce livre est fait pour vous !

Ça faisait un moment que je n’avais pas lu un livre avec une ambiance aussi glauque, et qui vous laisse une impression désagréable une fois la dernière page tournée.

L’auteur, libraire de profession, a réussi le tour de force de séduire la serial lectrice exigeante que je suis, grâce à un premier thriller parfaitement maîtrisé.

Je valide et je recommande évidemment !

 

Je remercie sincèrement Marion des Editions Ravet Anceau pour m’avoir donné la chance de le découvrir ce thriller !

 

 

 

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9 réflexions au sujet de “Les loups et l’agneau – Christophe Dubourg”

  1. Eh ben , dites-moi , cette prose me laisse pantois. Quand je pense que je pouvais avoir cet ouvrage par Marion et que j’en ai choisi un autre! Bon , on va essayer de négocier.

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