C’est avec une bonne semaine de retard que je commence cette chronique. Le livre a été lu d’une traite, mais je suis tombée malade cette semaine et j’étais bien incapable de m’occuper de mon blog. Le résultat, c’est 4 articles de retard, 10 jours sans rien poster, et 3 livres avalés! donc attendez vous à avoir de la lecture sur mon blog dans les jours à venir!
Je vous ai parlé de Florent Marotta il y a peu, car il venait de sortir un ouvrage autoédité, Le prix de la vérité, pour concourir aux Plumes francophones. Ce livre avait un réel coup de cœur et je me demandais bien à quelle sauce Florent allait manger ses lecteurs cette fois, tant les deux ouvrages que j’ai déjà lus de lui sont différents. Le prix de la vérité est un thriller psychologique qui prend sérieusement aux tripes, alors que Le visage du Satan était une histoire bien tordue et très violente, à la limite parfois du gore. L’auteur a réussi ici à nous proposer à nouveau quelques chose de complètement différent ici, ce qui fait que j’aurais bien du mal à mettre une étiquette sur le style de l’auteur tant il réussi à se renouveler à chaque fois.
Je vous parle aujourd’hui du dernier né de Florent Marotta, paru le 7 septembre aux Editions Taurnada, Le meurtre d’O’Doul Bridge.
L’histoire
San Francisco, sa baie, son océan, sa population cosmopolite. C’est dans cette ville de l’Ouest américain que Michael Ballanger a décidé de se reconstruire. Loin de sa famille en lambeaux, loin de la France où un tueur en série mit sa vie en miettes. Le coach de vie à succès renaît avec la difficulté qui suit la perte d’un être cher. Mais le voilà mêlé au meurtre d’un notable. Au moment de mourir, l’homme a composé un numéro, le sien. Alors la tourmente l’emporte. Réveillant les douleurs du passé.
A 100 à l’heure dans l’ouest américain !
Forcément, la couverture m’interpelle et j’ai rapidement compris que j’allais accompagner les personnages dans un secteur qui attire tout particulièrement mon âme de voyageuse car j’ai prévu de m’y rendre l’an prochain ! J’ai donc été ravie de me retrouver aux côtés de Michael, le personnage principal, à travers les rues de San Francisco pour suivre sa folle enquête et ses nombreuses péripéties.
Le livre commence de manière tonitruante, une course poursuite, un meurtre. Les démarrages retentissants sont un peu la marque de fabrique de l’auteur. Le décor est toujours planté très rapidement, pas le temps de s’ennuyer ou de se poser des questions, on entre directement dans le vif du sujet, ce qui crée à chaque fois ce besoin pour le lecteur de poursuivre sa lecture de manière boulimique pour savoir de quoi il en retourne. La suite n’est pas en reste et n’a rien à envier au début, le rythme de l’intrigue est soutenu, il n’y a que peu de moment de répit pour les personnages et pour les lecteurs.
Un trio détonnant !
Nous suivons donc dans ce livre Michael, français expatrié à San Francisco depuis plusieurs années après un drame familial qui a bouleversé sa vie. Il a tout simplement fui son ancienne vie, laissant sa fille et son ex femme derrière lui. Et c’est justement au moment où il devient un élément clé dans le meurtre d’O’Doul Bridge que sa fille tout juste majeure décide de débarquer, non seulement pour tenter de renouer une certaine relation avec lui, mais aussi et surtout pour régler ses comptes. C’est donc un Michael en pleine tempête, dans un semi déchéance, que nous allons suivre. Ajoutez ensuite Kim, call girl de son état et amie proche de Michael, et vous obtiendrez un trio explosif !
La force de ce livre, c’est cette relation qui lie ces trois personnages. Profondément humains, profondément « normaux », ici on se retrouve face à des vrais gens, ce qui rend l’histoire totalement crédible. Ils sont assaillis par leurs doutes, leurs contradictions, leurs émotions, ils sont loin de l’image de super héros qu’on peut retrouver dans certains thrillers. Michael traverse de nombreuses introspections, il se retrouve un peu en position de faiblesse face à ces deux femmes sur qui il n’aura aucune autorité et qui décideront de faire partie intégrante de sa petite enquête pour l’aider à s’en sortir face à un flic qui s’acharnera sur lui plutôt que de chercher des preuves pour trouver l’assassin, D’ailleurs, ce flic ressemble plus à une caricature de l’américain puritain et homophobe qu’à un véritable enquêteur.
Michael est un personnage intéressant, dans le sens où s’il admet volontiers ses erreurs, il n’en reste pas moins rongé par la culpabilité, en restant incapable de tourner la page sur son passé malgré les milliers de kilomètres qu’il a mis entre lui et son drame. Son métier de coach l’amène à aider des gens à gérer leur vie, leurs émotions, et il y a une certaine ambivalence dans son comportement dans le sens où il est incapable d’appliquer à lui-même ce qu’il apprend aux autres. Il est un personnage parfois fragile, parfois battant, et j’ai beaucoup apprécié sa personnalité.
Et le style dans tout ça?
Malgré des histoires et des styles d’écriture totalement différents d’un ouvrage à l’autre, je retrouve ici certains thèmes qui semblent chers à Florent Marotta, comme ceux du drame familial ou du deuil impossible à faire parce qu’une des personnes les plus importantes de votre existence est morte. La plume de l’auteur est dotée d’une certaine sensibilité pour décrire ces sentiments profonds et violents, j’ai l’impression que c’est un peu une part personnelle de lui-même qui prend le dessus sur l’écrivain qu’il est, lorsqu’il développe justement cette souffrance. C’est un peu comme s’il prenait part entièrement à l’histoire en ancrant ses propres émotions personnelles dans son texte, et sans prendre de distance avec elles de manière à les faire ressentir de manière puissante à ses lecteurs. Attention, je ne parle en aucun cas d’éléments autobiographiques ou réellement personnels, c’est juste que je trouve que ces émotions qui gravitent autour de ses personnages sont tellement exacerbées qu’ils en deviennent profondément réalistes, attachants, et qu’on arrive facilement à s’identifier à eux.
Le mot de la fin
Ce que j’aime chez Florent Marotta, c’est qu’il sait perpétuellement se renouveler. J’ai lu trois livres de lui et chacun est tellement différent qu’on aurait l’impression d’être face à plusieurs auteurs différents. J’apprécie particulièrement les écrivains qui savent se renouveler en nous proposant quelque chose de totalement différent, ils prennent le risque de sortir de leur zone de confort, de prendre par surprise le lecteur qui du coup, ne sait jamais à quoi s’attendre.
Je reste très marquée par ma lecture de son livre Le prix de la vérité, et j’ai apprécié cette fois que mes émotions soient un peu moins malmenées par l’auteur, qui m’a servi cette fois un bon thriller divertissant sans pour autant broyer mes sentiments.
Je remercie chaleureusement Joël et les Editions Taurnada pour m’avoir permis de découvrir ce nouvel opus de l’auteur, et je serai là pour le suivant!
je ne connais pas du tout cet auteur et tu !e donnes bien envie de le découvrir .
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ravie de voir que je n’étais pas la seule OVNI à ne jamais l’avoir lu 😀
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