Après avoir terminé Deux gouttes d’eau de Jacques Expert, j’ai décidé de poursuivre ma lecture sur le thème de la gémellité parce que j’ai vraiment bien accroché à ce sujet et que j’étais en condition morale pour continuer.
Ce livre m’a été conseillé par plusieurs lecteurs quand ils ont su que j’allais en Ecosse en mai dernier, il m’a gentiment été envoyé par Françoise, un excellent contact que j’ai sur Facebook, et il était dans ma PAL depuis bien longtemps ! Et parfois, on n’a pas envie d’aller fouiller dans sa « vieille PAL » parce qu’on a envie de nouveautés et qu’on pense que s’ils sont là depuis si longtemps, c’est peut-être qu’ils ne valent pas le coup. Je vous l’accorde, raisonnement totalement idiot =)
Bref, tout ça pour dire que je l’ai enfin lu très rapidement, je l’ai aimé, et je vous en parle aujourd’hui !
Le doute a été écrit par S.K. Treymayne, il est paru aux Editions Presses de la cité en 2015, puis plus récemment chez Pocket.
L’histoire
L’une des filles jumelles de Sarah est morte. Mais laquelle ?
Un an après le décès accidentel de Lydia, l’une de leurs filles jumelles, Angus et Sarah Mooncroft quittent Londres pour oublier le drame. Ils s’installent sur une petite île écossaise, qu’ils ont héritée de la grand-mère d’Angus, au large de Skye. Mais l’emménagement ne se passe pas aussi bien que prévu. Le comportement de Kirstie, leur fille survivante, devient étranger : elle se met à affirmer qu’elle est en réalité Lydia. Alors qu’un brouillard glacial enveloppe l’île, l’angoisse va grandissant. Que s’est-il vraiment passé en ce jour fatidique où l’une des deux sœurs a trouvé la mort ?
Un thriller psychologique
Comme je vous le disais en introduction, le thème central de ce thriller psychologique écossais est la gémellité. Sauf qu’ici et contrairement à mon précédent livre sur le sujet, il ne reste qu’une des deux jumelles, l’autre petite fille est morte plusieurs mois auparavant suite à un accident domestique, plongeant ainsi sa famille dans le désarroi le plus total. C’est donc suite à ce drame qu’ils décideront de partir refaire leur vie sur une petite île de l’ouest de l’Ecosse proche de Skye. L’île étant isolée de la civilisation et accessible uniquement par bateau à marée basse, c’est une sorte de huis clos familial qui va se mettre en place, malgré quelques immersions dans la civilisation au gré des déplacements du couple pour leur travail, lors d’invitations chez des amis ou encore pour se rendre à l’école de la petite fille.
Les huis clos permettent de focaliser l’attention sur le caractère de chacun des personnages qui le composent. Ainsi, chacun est très largement décrit, en profondeur, et nous pouvons suivre leurs introspections car la parole est donnée, au gré des chapitres, soit à Sarah, soit à son mari Angus. On découvre ainsi au fil du texte que derrière la douleur de chacun se cache des secrets, des rancœurs tenaces, on prend connaissance de leurs interrogations et de leurs doutes. Ce dernier, qui donnera le titre au livre, plongera certains de nos protagonistes dans un état de détresse mentale qui frôlera parfois la folie, et s’insinuera aussi dans la tête du lecteur, qui cherchera à démêler de son côté les fils de cette histoire hors norme.
Cependant et contrairement à beaucoup de thrillers psychologiques qui me laissent en général les émotions en charpie, je ne me suis pas sentie particulièrement ébranlée par la souffrance des personnages, dans le sens où je ne me suis pas retrouvée en eux, n’ayant moi-même pas d’enfant.
Un thriller d’atmosphère
L’auteur nous propose une véritable plongée dans l’Ecosse profonde, balayée par les tempêtes et isolée de la civilisation. Et ça, vous le savez, vous qui me suivez depuis plus d’un an, j’aime ! J’aime parce que je suis une véritable globe trotteuse, qu’en lisant certains livres je me décide régulièrement, sur un coup de tête, à partir dans le pays que j’ai découvert à travers la plume d’un auteur, et j’aime également par-dessus tout lire des écrits qui se passent dans des pays visités, ce qui est le cas ici !
Dans Le doute, l’auteur met l’accent sur des descriptions régulières des paysages d’abord enchanteurs, puis de plus en plus inquiétants de ce secteur de l’île, s’assombrissant à mesure que le temps se dégrade. Il s’appuie sur le climat redoutable qui frappe cette contrée, il le fait évoluer de manière de plus en plus tempétueuse, à mesure que l’intrigue se durcit et devient plus angoissante, comme s’il y avait une symbiose entre le déchaînement des éléments et la descente aux enfers des personnages. ça paraît un peu cliché dit comme ça, comme dans certains films d’horreur où un horrible orage s’orage s’abat en pleine nuit alors que le danger rôde. Mais ici, c’est savamment dosé, tout en subtilité, et ça ajoute un caractère irrespirable à l’intrigue.
L’isolement sur l’île est terriblement prenante, les personnages et les lecteurs sont prisonniers d’un endroit et d’une situation dont ils ne peuvent se défaire, le doute s’installe, la part d’ombre de chacun se dévoile peu à peu et nous finissons par nous méfier de tous, les personnages, même de ceux qui ont l’air le plus innocent.
Le mot de la fin
C’est une lecture immersive qui s’est terminée pour moi. Vous l’aurez compris, les deux gros points forts de ce livre sont la manipulation mentale que l’auteur exerce sur nous afin de nous amener à douter en même temps que les personnages, et puis indéniablement l’ambiance que confère le climat écossais (au sens météorologique mais également dans le sens où une certaine forme de folklore/croyance local(e) pointe le bout de son nez, je ne vous en dirai pas plus !). En tout cas, j’ai bien envie de continuer avec le second livre de l’auteur !
Merci à Françoise pour son envoi, et à ma copine Athénaïs du blog Un bouquin dans la tasse de m’avoir conseillé ce livre!
Et je ne peux pas résister à l’idée de vous mettre quelques photos de l’île de Skye où je me suis rendue en mai dernier, rien que pour le plaisir des yeux!
Merci pour les belles photos d’Ecosse, Anaïs.
Cà donne envie d’y aller !
Pour Le doute, une nouvelle fois, j’apprécie ton ressenti complet.
A vrai dire, je l’ai dans ma PAL mais en ce moment, je lis surtout des auto-édités. Je pense, d’ici quelque temps, alterner ces 2 mondes de l’édition.
Juste une remarque, je n’ai moi-même aussi pas d’enfant mais cela ne m’a pas empêché de kiffer mais vraiment grave Elise de Luca Tahtieazym où il est aussi question de thèmes liés à l’adolescence, le deuil, la mort, l’émancipation …
Est-ce le fait que tu sois une femme, que je sois un homme ?
Inconsciemment, ai-je le désir d’être père, un jour, qui sait ? Mais je me suis pris d’empathie envers Elise de manière exponentielle au fur et à mesure de la progression du récit.
Comme tu le dis souvent, c’est réciproque, je n’en dis pas plus des fois que tu veuilles lire Elise.
Et puis il y a le style de l’auteur, une plume magnifique, intense, addictive, c’est mon 5ème et à chaque fois, pour reprendre une de tes remarques sur la trilogie de James Osmont, qu’il n’a pas sa place dans l’auto-édition (je crois d’ailleurs qu’on lui cherche une maison d’édition), pour Luca Tahtieazym, c’est le désir d’être indépendant, totalement libre de toute contrainte et qu’il ne cherche pas forcément davantage de célébrité, argent ou que sais-je ?
En tous les cas, je suis toujours admiratif de tes chroniques, toujours un plaisir de les lire.
Cela fait 6 mois aujourd’hui que j’ai commencé à publié des retours de lecture sur FB et Amazon, tu as été l’une des premières qui m’ont inspiré et m’ont motivé via Anais & Serial Lectrice.
J’ai encore beaucoup à apprendre, j’essaie de m’améliorer à chaque fois.
J’aimeAimé par 2 personnes
je t’avoue que j’ai arrêté l’autoédition, à part ceux des auteurs avec qui j’ai un bon contact et que j’ai déjà pu lire.
Encore merci pour tes encouragements 🙂 à bientôt!
J’aimeAimé par 1 personne