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Le prix de la vérité – Florent Marotta

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J’ai découvert ce livre complètement à l’aveugle, je n’avais ni lu la quatrième couverture, ni aucun résumé de l’histoire sur les réseaux sociaux, mais après avoir découvert un de des livres de  Florent Marotta l’an dernier à la même époque, Le visage de Satan, je n’ai pas eu besoin de plus pour vouloir découvrir celui-ci.

L’auteur revient aujourd’hui avec un livre plus posé, plus orienté vers le thriller psychologique que son précédent opus, et vous savez que j’adore me faire du mal en lisant ce genre de thriller, parce qu’au fond quand on gratte un peu le vernis de la lectrice barbare, j’ai une énorme sensibilité qui fait que je ressors souvent égratignée de ce genre de bouquin.

Ce livre concoure pour Le Prix des Plumes Francophones d’Amazon, il paraît donc en autoédition, et il sortira le 13 juillet en format numérique et papier. J’ai d’ailleurs déjà prévenu les autres auteurs d’arrêter d’écrire pour ce concours car j’avais déjà trouvé le gagnant de la prochaine édition, et ça sera celui-ci 🙂

C’est un réel gros coup de cœur que ce livre; après une traversée du désert et X livres lus qui ne m’ont pas vraiment emballée récemment (ou que j’ai carrément arrêtés car je n’arrivais pas à rentrer dedans), je suis heureuse d’avoir eu deux coups de cœur de suite!

L’histoire (4è de couverture)

Élisa est morte. Six mois après le suicide de sa femme, Paul sort de l’hôpital psychiatrique où il a dû se battre contre ses hallucinations.
Comment reconstruire sa vie ? Que lui reste-t-il si ce n’est sa fille placée par un juge ?
Quand il apprend que ce sont ses beaux-parents qu’il n’avait jamais vus qui ont la garde de son enfant, Paul vacille.
Alors, lorsqu’une lettre de la banque lui annonce que sa femme avait un compte caché, son monde s’écroule.
Dès lors, Paul n’a plus qu’un objectif, traquer la vérité.
À n’importe quel prix.

 

Un envoûtement dès les premières pages

Il y a des procédés d’écriture qui font que l’auteur arrive à capter toute votre attention dès les premières lignes. Ça a été le cas ici : 5 premières lignes courtes et écrites en italique, et paf, le vif du sujet : un drame familial, on assiste tout de suite à une mort violente, utilisation du « je » un très court instant, qui nous immerge directement, tête sous l’eau dans les rouages de l’intrigue, et puis tout de suite prise de distance, la focale prend du recul, s’ajuste, on passe sur une narration à la troisième personne. On est pris à témoin, on assiste impuissant à l’anéantissement d’une vie, à cette seconde où tout bascule, où cette femme basculera dans le vide et son mari dans l’errance, la souffrance et la folie. Et là moi je suis dedans, pour en ressortir plusieurs heures plus tard lessivée lorsque la dernière page sera achevée.

Ce début de livre a provoqué en moi une sorte d’arrêt sur image : lecture d’une traite, sans me préoccuper de ce qui m’entoure, comme si le temps s’était arrêté tant j’étais désireuse de connaître le dénouement. Et puis le dénouement arrive, et c’est un peu le vide après. On attend le lendemain pour commencer sa prochaine lecture, il faut s’en remettre d’un bouquin comme celui-là, un livre dans lequel tu as pris part intégrante à l’histoire et que tu as eu l’impression de vivre de l’intérieur. J’ai eu besoin d’un sas de décompression, pas de lecture le soir-là, on s’abrutit devant la télévision, et puis on se demande « mais comment est-ce que je vais faire pour retranscrire ce que j’ai ressenti?« .

Le sujet m’a touchée. A partir du moment où je suis dans un thriller psychologique aux côtés d’un personnage qui a perdu sa raison de vivre, je souffre avec lui, parce que je sais ce qu’est ce manque et qu’ici en plus l’auteur le décrit avec finesse et justesse. On n’est pas dans l’apitoiement ni dans le mélodrame, et ce qui fait que cet ouvrage a une histoire poignante, c’est qu’il est profondément réaliste et rend ainsi crédible cette intrigue. On s’identifie, on se demande comment nous affronterions cette situation terrible, ce vide qui a envahi notre vie, et puis ces doutes qui submergent ce pauvre homme qui a tout perdu. Et c’est aussi grâce à cette identification que nous adhérons autant à notre lecture. Parce que sans empathie, pas d’adhésion de la part du lecteur.

 

Trop prise dans l’histoire pour en analyser le style

J’aime bien ce sentiment d’appartenir au texte et de ne pas réussir à en dérocher, cependant j’aime moins quand je n’ai rien à dire au sujet de l’écriture. Comme le disait un de mes profs de littérature comparée dans une ancienne vie « ça veut rien dire, « j’aime son style », expliquez-vous, argumentez!« . Ben oui, mais là, je sèche, je n’ai pas du tout prêté attention au style narratif de l’auteur tellement j’ai été obnubilée par l’histoire, que je me suis laissée bercer par les pages… Bercer n’est peut-être pas le mot approprié ici, parce que ça va vite, très vite. La rage qui anime Paul le pousse dans sa quête de vérité, ça ne s’arrête presque jamais, et les rares moments de répits qui lui sont octroyés n’en sont pas pour les lecteurs qui continuent à être pris dans le tourbillon de l’intrigue.

Je pars du postulat que si rien ne m’a sauté aux yeux, c’est que j’ai été séduite par l’écriture sans fioriture qui m’a permise de rester concentrée sur mon texte et de mener mon enquête en même temps que Paul.

Par contre, ce qui m’a frappée, c’est que Florent prend ici un malin plaisir à se jouer de ses personnages et de ses lecteurs, les emmenant sur divers chemins tortueux histoire de semer le doute, la confusion et le soupçon dans leur esprit. J’ai accusé à peu près tous les personnages d’avoir un lien avec la mort d’Elisa et j’ai éprouvé une grande méfiance envers chacun d’eux jusqu’à la fin de ma lecture.

 

Le mot de la fin

Clairement, je ne m’attendais pas un livre comme ça après avoir découvert Le Visage de Satan l’an dernier. Je l’ai aimé ce précédent livre, il était violent et il tabassait, j’aime ça vous le savez, mais j’ai découvert aujourd’hui une autre facette de la plume de Florent Marotta et force est de constater que c’est encore meilleur.

C’est avec un grand enthousiasme et une certaine émotion que je termine cette chronique, parce que je me suis attachée à Paul, à sa sensibilité et à son besoin viscéral de faire la lumière sur la vérité. J’ai été particulièrement touchée du rapport qui le lie à son enfant, encore bébé, et auquel il se raccroche comme à une bouée de sauvetage.

Je terminerais en vous disant : faites-moi confiance, lisez-le, mais surtout partagez-le, commentez-le sur sa page Amazon dont je vous ai mis le lien plus haut, parce que c’est grâce à ça qu’il aura une chance de remporter le prix qu’il mérite.

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