Coup de coeur, Editions Albin Michel, Livre qui décoiffe ta tête de lecteur, Polar/thriller français

La conjuration primitive – Maxime Chattam

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Là, je dégaine direct ma catégorie « livre qui décoiffe ta tête de lectrice sans te faire bouger de ton canapé« , comme ça, sans essayer de faire du faux suspens ! Ce livre est un cataclysme dans ma vie de lectrice !

Pourtant Maxime Chattam et moi, c’est un peu les montagnes russes. Soit j’adore, j’engloutis, je vibre, je transpire, je jubile, soit je lâche l’affaire parce qu’on tombe dans le fantastique ou le trop scientifique, et là il me perd !

J’ai eu envie de lire un livre qui tabasse, après plusieurs déceptions dont je vous ai parlé dans mon Bilan livresque de juin. Plusieurs personnes de mon entourage m’ayant conseillé ce livre récemment, j’ai craqué, et bim bam badaboum, gros coup de cœur pour ce livre qui dépote sévère !

Je vous parle donc aujourd’hui de La conjuration primitive, paru aux Editions Albin Michel en 2013 puis chez Pocket.

L’histoire (4è de couverture)

Une véritable épidémie de meurtres ravage la France. D’un endroit à l’autre, les scènes de crime semblent se répondre. Comme un langage ou un jeu. Plusieurs tueurs sont-ils à l’ouvre? Se connaissent-ils? Très vite, l’hexagone ne leur suffit plus : l’Europe entière devient l’enjeu de leur monstrueuse compétition. Pour mettre fin à cette escalade de ‘horreur, pour tenter de comprendre : une brigade pas tout à fait comme les autres épaulée par un célèbre profiler.

Par où est-ce que je commence?

J’ai tellement de choses à dire sur ce livre, tellement d’émotions puissantes ressenties, que je ne sais pas par où commencer parce que ça se bouscule dans mon cerveau! Ce livre est fou, ce livre est violent, la plume de l’auteur est fascinante et l’intrigue est machiavélique !

Si j’ai tout de suite été séduite par les meurtres violents et hors norme, je me suis rendue compte que plus j’avançais dans mon livre, moins j’arrivais à m’en défaire parce qu’il y avait quelque chose de beaucoup plus profond que de vulgaires meurtres sanguinaires là pour faire du gore gratuitement, pour écœurer certains lecteurs sensibles ou titiller les plus bas instincts de certains lecteurs plus barbares dont je fais partie. Après la Trilogie du Mal, l’auteur continue sa plongée dans les abysses de l’horreur, et ça fonctionne drôlement bien. Là où il est très fort, c’est qu’il arrive à équilibrer parfaitement une certaine perversité émanant des meurtres perpétrés avec une violence extrême, en contrebalançant totalement ça par une intrigue profonde, très développée et par des instants beaucoup plus humains qui sont comme une bouffée d’oxygène au milieu de ce déchaînement de négatif. Attention, quand je parle de violence dans les meurtres, à aucun moment nous n’assistons à une scène de torture, de massacre ou de cannibalisme. Nous arrivons toujours lorsque la mort a déjà eu lieu, ce qui permet de rendre l’ouvrage un peu plus abordable pour différents types de publics. Les meurtres se révèlent tellement violents que même moi, je ne sais pas si j’aurais supporté d’assister à ces mises à morts. Est-ce une sorte de retenue/d’autocensure de la part de l’auteur ou de l’éditeur que de cacher ces scènes au lecteur? Je ne sais pas, mais si un jour j’ai la chance de pouvoir le rencontrer en salon je lui poserai la question. Je ne sais pas vraiment si j’apprécierais d’assister à ce genre de scènes, j’aurais peut-être l’impression d’être une psychopathe en sommeil doublée d’une voyeuse… Quoique…

L’analyse de la violence qui y est faite est glaçante, parce que dans ces temps mouvementés que nous subissons depuis quelques années, cela résonne particulièrement en nous. Loin d’être un ouvrage moralisateur écrit à la manière d’un pamphlet, il faut avouer que l’étude détaillée du Mal que l’auteur en fait nous amène à considérer la société actuelle comme une société malade, gangrenée par la bestialité et la sauvagerie dont seul l’être humain est capable.

Ami lecteur, tu veux du rythme?

Et bien tu vas en avoir!

L’intrigue se tisse autour de plusieurs meurtres, tous plus sauvages les uns que les autres. Ils se multiplient, j’ai envie de dire que ça ne s’arrête jamais en fait. Ils amènent nos enquêteurs à se déplacer dans d’autres pays : la Pologne, l’Ecosse, le Canada. Cela confère un rythme diabolique à l’intrigue, c’est un tourbillon de rebondissements et l’enquête est une véritable course contre la montre ne laissant aucun répit au lecteur qui n’arrivera pas à abandonner son livre.

Nous suivons l’enquête auprès des deux enquêteurs principaux, Alexis et Ludivine, rapidement rejoints par un profiler à la retraite Mikelis. J’ai trouvé le duo d’enquêteurs très attachant, parce qu’avec un vrai côté humain qui peut parfois faire défauts aux héros de thrillers, et parce que très impliqués dans l’enquête au point de se mettre eux-même en danger et frôlant régulièrement la ligne rouge. Mikelis apporte un côté paternel, mature, et en même temps très professionnel tout en restant crédible.

Le livre est découpé en trois parties, qui induisent à chaque fois de nouveaux éléments apportant ainsi un regard nouveau sur l’enquête. Il y a des rebondissements, dont certains dont on se remet difficilement. Non mais sérieusement Maxime Chattam, à la fin d’une des parties, j’ai eu envie de cramer mon bouquin tellement j’étais en colère et sous le choc de ce que vous avez fait! Je n’avais rien vu venir, trop envoûtée par l’histoire qui se déroulait sous mes yeux… Et paf, prends-toi ça dans ta tête de lectrice, et arrange-toi pour tenir le choc et t’en remettre rapidement parce que l’intrigue, elle, continue, toujours plus intense !

Le mot de la fin

Mon seul regret avec ce livre est de ne pas l’avoir lu avant!

Clairement, si vous avez aimé la Trilogie du Mal, vous aimerez La conjuration primitive. Vous y retrouvez ce qui a fait le succès que l’on connait à Maxime Chattam, et me voilà à nouveau prête à continuer à lire cet auteur, parce que vraiment, il envoie du lourd !

Un thriller cru, macabre, et inquiétant. Je recommande chaudement aux rares lecteurs qui seraient encore passés à côté !

Et merci à l’auteur pour m’avoir fichu la trouille pour le restant de ma vie à chaque fois que je prendrai le train 🙂

 

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10 réflexions au sujet de “La conjuration primitive – Maxime Chattam”

  1. Alors là… Ta chronique me donne très envie de le sortir de la bibliothèque. C’est dingue tout ce que tu as pu ressentir en lisant ce roman.
    Je comptais lire Meurtres pour Rédemption de Karine Giebel, que me conseillerais tu entre ces deux romans ? 😀

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    1. Alors écoute, il fut un temps je t’aurais conseillé sans sourciller Karine Giebel. MAIS j’ai eu deux grosses déceptions avec elle et je pense m’être lassée du style en fait… Assez redondant je trouve. Donc si j’étais toi, je foncerai sur Chattam 🙂

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      1. Merci beaucoup pour ton aide 🙂. Je vais donc me lancer dès ce soir dans ce Chattam 😛.
        Je comprends parfaitement, l’auteure doit suivre les mêmes rouages pour créer son intrigue. Je vais essayer d’espacer mes lectures alors car j’adore Karine Giebel. Tu as été déçu par quels romans ? 🙂

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      2. J’ai été très déçue par De Force… très, très, très… Répétitif à souhait, ça m’a plutôt fait penser à un SOAP, ou une pâle copie de Meurtres pour rédemption… J’ai été très dure dans ma chronique mais c’était à la hauteur de ma déception !

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