Italien, Livre qui décoiffe ta tête de lecteur

Tu tueras le Père – Sandrone Dazieri

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Il est parfois bon de donner une nouvelle chance à un livre qu’on avait laissé de côté… C’était le cas pour ce bouquin, que j’avais commencé l’an dernier et que j’avais arrêté aux environs de la page 150 parce que je n’arrivais plus à avancer, malgré un début sur les chapeaux de roues et alors que la première centaine de page était très prometteuse. Je me suis toujours dit que je tenterai à nouveau sa lecture, à un autre moment, parce qu’il était impossible que j’accroche autant à une première partie et qu’après tout s’effondre, et grand bien m’a fait parce que cette fois, j’ai été scotchée de la première à la dernière page!

Tu Tueras le père, de Sandrone Dazieri , est un livre qui entre tout droit dans ma catégorie des thrillers qui décoiffent ta tête de lectrice sans te faire bouger ton canapé!

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L’histoire (4è de couverture)

Le père est là, dehors, quelque part.

La cage est désormais aussi vasque que le monde mais Dante est toujours son prisonnier.

Non loin de Rome, un homme affolé tente d’arrêter les voitures. Son fils de uit ans a disparu et le corps de sa femme gît, décapitée, au fond d’une clairière.

Le commissaire Colomba Caselli ne croit pas à l’hypothèse du drame familial et fait appel à un expert en disparition de personnes : Dante Torre. Kidnappé enfant, il a grandi enfermé dans un silo à grains avant de parvenir à s’échapper. Pendant des années, son seul contact avec l’extérieur a été son mystérieux geôlier qu’il appelle « le Père ».

Colomba va le confronter à son pire cauchemar : dans cette affaire, Dante reconnaît la signature de ce Père jamais identifié, jamais arrêté.

Un duo détonant!

La très grande force de ce roman, c’est incontestablement les deux personnages qui crèvent les pages du livre, qui explosent aux yeux des lecteurs qui ne peuvent pas faire autrement que de s’attacher profondément à eux. Dante et Colomba forment un duo d’anti-héros, tous deux brisés par des drames qui ont bouleversé durablement leur vie.

Dante, d’un côté, ancien prisonnier du Père, a vraiment captivé toute mon attention durant toute ma lecture : je l’ai trouvé aussi bien fascinant que très touchant à cause du traumatisme qu’il a subi et des séquelles morales qu’il a gardées. Accro aux Xanax et autres anxiolytiques du genre, il est également drogué aux grands crus de café qu’il consomme à outrance avec une certaine délectation, le tout dans le but d’annihiler les terreurs qui le paralysent et l’empêchent de vivre une vie normale.

Colomba, de l’autre côté : flic qui a vécu un drame au sein même de sa carrière, qui revient sur le terrain après de longs mois d’arrêt maladie, physiquement et moralement brisée, des cicatrices sur le corps et à l’âme, en proie à des crises de panique régulières qu’elle a beaucoup de mal à gérer…

En bref, on se demandera régulièrement lequel des deux on va perdre en premier ! Mais le truc, c’est que ça va super bien fonctionner entre eux. C’était pourtant un peu mal parti, entre le caractère très rigide et directif de Colomba et l’inflexibilité de Dante qui refuse de trop s’impliquer histoire de se protéger; mais ils ont réussi, au fil du temps, à trouver une sorte d’équilibre qui leur permettra d’avancer ensemble, main dans la main, dans le tourbillon de quelque chose qui les dépasse, qui dépasse l’entendement d’ailleurs, envers et contre tous! Et ce qui fait aussi cet attachement à ces deux personnages, c’est qu’ils sont vraiment seuls…

Alors certes, le sujet du personnage fragile, qui traîne les casseroles de son passé, a été maintes fois traité dans des centaines de thrillers, mais j’ai trouvé que Sandrone Dazieri l’exploitait de manière totalement différente. Bien souvent, dans tout ce que j’ai pu lire, les personnages traînaient un passé difficile, mais ils en ressortaient toujours plus forts, plus vaillants, et passaient du statut « d’homme brisé » à un quasi super héros qui a réussi à s’en sortir. Dans Tu ne tueras pas le père, l’équilibre psychique précaire dans lequel ils se trouvent tous les deux est maintenu, et cette instabilité perdure tout au long du livre, sans pourtant nous entraîner dans du larmoyant ou dans un certain apitoiement.  Grâce à ça, j’ai ressenti une grande sympathie pour Dante et Colomba, et je m’y suis beaucoup attachée.

Si le livre développe de nombreux personnages tout au long de l’intrigue (pour autant je ne me suis pas sentie perdue lors de ma lecture), il y a également le personne du Père, dont la présence se développera crescendo au fil de l’intrigue. Bien évidemment, ne vous attendez pas à savoir de qui il s’agit tout de suite, le livre en perdrait une partie de son intérêt ! Son ombre plane sur l’intrigue et sur la vie de notre duo. Il est un personnage mystérieux, qui est tapis dans l’ombre, rendant l’atmosphère particulièrement pesante et angoissante. J’avoue qu’il m’a mise vraiment mal à l’aise, parce que j’ai eu le sentiment d’un fantôme caché partout où je me trouvais, comme si je faisais moi-même partie de l’intrigue et que je subissais moi aussi sa présence…

Une intrigue dense

Prévoyez de longues heures de lecture, ce livre est long, plus de 660 pages dans sa version papier, et le scénario est vraiment élaboré. L’auteur a réussi néanmoins à retranscrire une intrigue très fournie de manière à ce que ça passe sans étouffer ou lasser le lecteur. L’équilibre entre dialogues, enquêtes, et actions sont parfaitement dosés, et s’assemblent bien pour donner un thriller très abouti.

Les rebondissements vous prennent au dépourvu au moment où vous vous y attendez le moins (et prends-toi ça dans ta tête de lecteur !), vous empêchant de reposer le livre pour reprendre une activité normale. La chute finale laisse une porte ouverte béante pour une suite, qui vient tout juste de paraître d’ailleurs et dont je ne manquerai pas de vous parler d’ici très peu de temps car je compte enchaîner avec Tu tueras l’ange très rapidement histoire de ne pas perdre le ressenti qui me colle à la peau depuis que j’ai terminé le Tome 1 !

Le mot de la fin

Un récit dynamique, fichtrement bien construit, qui accaparera vos temps libres et vos nuits ! Si vous ressentez comme moi à la première lecture une sorte de lassitude dans la première partie, surtout ne faites pas l’erreur de l’arrêter et continuez-le ! parce que ce qui attend ensuite balayera tout sur son passage !

Je recommande chaudement!

 

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11 réflexions au sujet de “Tu tueras le Père – Sandrone Dazieri”

  1. Bravo Anaïs pour ce beau retour de lecture !!!
    J’adore le fait que tu dises de donner une 2ème chance à un livre …
    C’est souvent le fait de ne pas lire, parfois, souvent, au bon moment, au bon endroit.
    La vie nous happe, nous accapare d’une manière ou d’une autre, trouver le bon tempo et le bon rythme dans une lecture (et qui plus est ici, genre 600 pages en version borchée) définissent ensuite notre approche et notre ressenti.
    Souvent, trop souvent, des personnes ne ressentent pas d’émotions ou d’intérêts particulier à telle ou telle histoire, faut-il pour autant en blâmer l’auteur(e) ?
    Bien sûr, parfois, certains livres ne sont pas à la hauteur de l’attente ou des superlatifs racoleurs (bandeau entourant le livre) mais c’est plutôt pas aussi courant qu’on pourrait le croire (à moins de lire tous les livres genre 1 par jour pendant des années alors on trouvera bien), par les temps qui courrent, l’éditeur ne va pas prendre le risque de le publier malgré tout …
    En tous les cas, Tu tueras le Père et son suivant de Sandrone Dazieri seront de mes prochaines lectures !!!

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    1. oui je suis d’accord avec toi Laurent! parfois on a plus envie de certaines lectures, plus calmes ou plus violentes, plutôt polar que thriller psychologique… ça ne s’explique pas! hâte d’avoir tes retours de lecture en tout cas! il faudrait d’ailleurs que tu songes à faire ton blog, non? 🙂

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    2. Hé hé, vu ton rythme de lecture en ce moment, tu devrais le tanner en 2 ou 3 jours celui-là je pense! J’espère voir quand tu vas le chroniquer un de ces 4 en tout cas! Tu penses à faire un blog ou pas du tout? Je trouve tes avis très pertinents et je pense que la toile manque de ce genre de chroniques argumentées et complètes comme tu as l’habitude de le faire !

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  2. Je n’ai jamais entendu parler de ce livre mais ton article me donne envie. L’histoire semble se rapprocher de ce que j’ai l’habitude de lire j’espère que si jamais je m’y plonge il me plaira autant qu’à toi. Et même pas peur des briques 😉

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    1. disons que si l’intrigue est très prenante, la brique, tu ne la sens pas passer 😀 par contre si c’est long et calme……. On me perd! Hâte d’avoir ton retour de lecture en tout cas! je ne peux que te conseiller ce thriller! Belle journée à toi 🙂

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