Après ma lecture de Je sais pas, dernier né de l’auteure Barbara Abel, j’ai eu envie de continuer avec cette auteure parce que j’avais bien accroché à son écriture. J’ai donc entamé un peu par hasard Derrière la haine, certainement influencée parce les nombreuses publications sur ce livre sur les réseaux sociaux.
C’est donc à plus de minuit, dans le noir de ma chambre en Ecosse, à l’heure où j’aurais dû déjà dormir depuis longtemps, que j’entame Derrière la haine. Près de 2h plus tard, je réussis tant bien que mal à le lâcher, non sans un certain bouleversement, mais ça, je vous en parle un peu plus tard !
Le hasard fait parfois bien les choses, parce que c’est un énorme coup de cœur que j’ai eu pour ce livre je vous annonce la couleur directement !
L’histoire (4è de couverture)
D’un côté il y a Tiphaine et Sylvain, de l’autre il y a Laetitia et David. Deux couples, voisins et amis, fusionnels et solidaires, partageant le bonheur d’avoir chacun un petit garçon du même âge. Maxime et Mile grandissent ensemble, comme des jumeaux. Jusqu’au drame. Désormais, seule une haie sépare la culpabilité de la vengeance, la paranoïa de la haine…
Un coup de massue
Le prologue nous fait directement entrer dans le vif du sujet : nous assistons à une terrible dispute entre deux femmes, deux voisines, deux anciennes amies. On sent qu’il s’est passé quelque chose de très grave, mais on ne sait pas encore quoi à ce stade du livre. Forcément, le procédé est judicieux, et il suscitera immédiatement l’envie d’en savoir plus !
Premier chapitre, 7 ans plus tôt : nous assistons aux prémices de leur amitié, à leurs unions, lorsqu’ils fondent une famille. Ils vivent à quelques mètres les uns des autres, séparés uniquement par une haie, et se voient très régulièrement, se rendent des services, ils en deviennent une sorte de petite famille et les enfants des deux couples s’entendent à merveille ! J’avoue, parce que je suis toujours honnête avec vous, que j’ai eu peur au début de ma lecture, de me retrouver avec une sorte de thriller « pour les bonnes femmes » comme j’ai l’habitude de le dire de manière pas très sympa, à la Mary Higgins Clark ou à la Desperate Housewives… Je ne connaissais à ce moment pas assez l’auteure pour savoir qu’elle était loin, très loin de ce type d’histoire… Mais parfois, on a des à priori (et c’est bien de continuer pour les dépasser !)…
Puis, assez rapidement, le drame a lieu. Pour savoir de quoi il s’agit, vous devrez le lire, car même la 4è de couverture ne l’indique pas, histoire de ménager le suspense. Et c’est là que tout bascule, pour les personnages, mais aussi pour les lecteurs ! Sortez les kleenex et le petit verre de vin réconfortant, vous allez en avoir besoin !
Où suis-je ? Dans quel état j’erre ?
Comment trouver les mots pour décrire les émotions aussi fortes que j’ai ressenties durant cette lecture ? C’est compliqué parce que j’ai été vraiment heurtée par certaines scènes, par la violence qui transpire de certaines d’entre elles. Je ne parle pas de sang, de meurtres barbares, de scènes de viols ou de tabassage, non. Je parle de quelque chose de beaucoup plus profond, d’une violence sourde, celle qui bouleverse et anéantie la vie des personnages touchés de plein fouet par le chagrin, de ceux qui restent et qui souffrent comme des bêtes jusqu’à leur en faire perdre la raison. Il y a une scène qui m’a particulièrement glacée traumatisée : elle se passe après le drame, c’est là que je me suis arrêtée avant d’aller dormir, et c’est cette scène qui m’a poursuivie toute la nuit, qui m’a faite cauchemarder une partie de mon sommeil tant j’ai été marquée à vif et vraiment choquée.
On a pour habitude de penser qu’on ressent des émotions de manière aussi intense dans nos lectures lorsqu’on se reconnaît et qu’on s’identifie aux personnages ou dans les épreuves qu’ils traversent. C’est en partie faux. Barbara Abel, dans Derrière la haine, m’a fait comprendre que c’est uniquement grâce aux talents d’écriture de l’auteur(e) qu’on parvient à ressentir des émotions aussi intenses qui nous égratignent l’âme et nous remuent les tripes. Je n’ai rien à voir avec ces personnages ou la situation dans laquelle ils sont, je ne suis pas amie intime avec ma voisine, je n’ai pas d’enfant et ne suis doté de strictement aucun instinct maternel. Et pourtant… J’ai terriblement souffert durant ma lecture, j’ai ressenti une profonde tristesse et une certaine angoisse, j’ai été mortifiée par le jeu machiavélique qui se met en place et par les conséquences de cette haine et si les personnages tombent rapidement dans la paranoïa et dans l’hystérie, le lecteur ressent une sorte de boule dans le ventre lorsqu’il commence à comprendre la trame diabolique qui se met en place. Et pourtant le lecteur doit être peu maso parce qu’il en redemande encore et encore…
Là où l’auteure a fait fort, c’est qu’elle a réussi à créer une situation terriblement réaliste, surfant sur le côté Mr et Mme Tout le monde, histoire de bien nous impliquer dans le récit et de provoquer en nous une sorte de méfiance, parce que mine de rien, le monde est peuplé de cinglés et qui sait, peut-être pourrions-nous un jour croiser leur route?
Le mot de la fin
Si vous êtes un des rares lecteurs à ne pas l’avoir encore lu, jetez-vous dessus !
Évitez de le commencer trop tard dans la nuit, d’abord parce que vous allez avoir du mal à le lâcher et que ça va piquer des yeux le matin; ensuite parce que certaines scènes vont complètement vous retourner, que vous n’allez pas réussir à dormir correctement et que… ça va encore piquer les yeux le matin =)
Il y a une suite à ce livre, Après la fin, je l’ai lui immédiatement après, et je vous en parle très vite !
Salut Anaïs, en quête d’une nouvelle lecture, je suis tombé par hasard sur tes chroniques. Alors comme tu le préconises si bien, je me suis jeté comme la misère sur le peuple sur ce « Derrière la haine » . Résultat : une belle baffe merci ! Barbara Abel avec minutie dissèque les cerveaux torturés pour en retirer ce qu’il y a de plus mauvais pour notre plus grand plaisir …
Merci pour cette découverte. Je te laisse, quelqu’un vient de sonner à ma porte, ce doit être encore la voisine.
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Ah ah, excellente la fin de ton commentaire ! Bonjour Philippe 🙂 En tout cas merci beaucoup pour ce retour, ça me fait super plaisir de faire découvrir des coups de cœur à d’autres lecteurs ! Au plaisir 🙂
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