Editions Marabout Thriller, Polar/thriller français

De cauchemar et de feu – Nicolas Lebel

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Stoppez tout ce que vous êtes en train de faire, le nouvel opus de Nicolas Lebel vient de sortir! Si vous avez apprécié les précédents opus L’heure des fous, Le jour des morts ou encore Sans pitié ni remords (que je n’ai pas chroniqué, je ne sais plus pourquoi car je l’ai bien dans mon carnet de lecture!!!), vous allez être heureux de retrouver l’équipe du capitaine Mehrlicht !

De cauchemar et de feu vient tout juste de paraître aux Editions Marabout Thriller.

 

L’histoire

Un homme d’une soixantaine d’année est retrouvé assassiné dans un pub de Paris, une balle dans chaque genou, une troisième dans la tête. L’équipe du capitaine Mehrlicht, que les lecteurs de Nicolas Lebel connaissent bien désormais, est mise sur l’enquête. L’autopsie leur fait découvrir que son corps est recouvert de divers symboles et slogans nationalistes irlandais. L’enquête mènera donc notre équipe de flics à remuer les souvenirs d’un passé douloureux pour l’Irlande, celle où l’IRA et d’autres groupes nationalistes se livraient une guerre impitoyable et sanglante depuis les années 60. Le pays est désormais apaisé, qui a bien pu abattre cet irlandais à priori sans histoire?

 

Un livre, deux pays, deux époques…

C’est un livre un peu particulier que nous propose ici Nicolas Lebel. Nous oscillons entre plusieurs périodes de l’Histoire, et entre deux pays. L’histoire prend racine dans les années 60 en Irlande, où le pays est confronté à une guerre civile qui a duré plusieurs décennies. Moi qui ne connaissais rien à l’histoire de ce pays, j’ai pu découvrir le chaos et la terreur qui ont régné, les manifestations qui dégénèrent presque à chaque fois, les groupes nationalistes égrainant les cadavres sur leur passage, les rivalités entre catholiques et protestants, etc. J’avoue que lorsque, après plusieurs chapitres à suivre Mehrlicht à notre époque, sont arrivés les chapitres qui se passaient dans un autre pays et à une autre époque, je me suis dit « Oh non!!! » parce que moi, je suis bien avec l’équipe de flics, et j’ai eu peur de tomber dans une sorte d’histoire parallèle longue et ennuyeuse basée sur l’Histoire. Je vous l’ai dit à plusieurs reprises que je n’aimais pas les thrillers historiques, et bien heureusement, celui-ci n’en ai pas un malgré les nombreux allers-retours que l’auteur nous fait faire tout au long du livre. Le fait que le passé de l’Irlande ait été très mouvementé, le fait que nous assistions à des complots, des vengeances et des meurtres a fait que j’ai quand même accroché à cette partie du récit, bien que j’ai été à chaque fois contente de reprendre les chapitres où je retrouvais Paris et notre monde contemporain.

Des personnages hauts en couleurs !

Ce qui fait la force de la plume de Nicolas Lebel, c’est sa capacité à créer des personnages extravagants, voire même complètement fracassés du ciboulot ! J’ai à nouveau eu l’impression d’être confrontée à un petit groupe de personnes fantaisistes où chacune avait ses tares, ses bizarreries, mais qui les rendent diablement attachants!

Encore une fois, une pauvre stagiaire va atterrir dans l’équipe de Mehrlicht, qui les déteste toujours autant, surtout s’ils sortent de l’école bardés de diplômes et plein de bonne volonté… Quand en plus, la stagiaire en question est adepte d’une certaine hygiène de vie (« l’alcool c’est mal« , « la cigarette tue« , « auriez-vous une tisane à la verveine? » alors qu’elle dans un pub entourée de ses collègues), qu’elle ne supporte ni la violence, ni les autopsies, ni le stress, et qui est adepte des phrases de positive attitude, clairement, on le perd notre Mehrlicht! Et tout ça est fait avec l’humour caractéristique de la plume de l’auteur ! C’est ça que j’aime, de pouvoir rire dans un polar, un vrai, où les cadavres sont multiples et l’enquête difficile.

 

Mention spéciale pour Mehrlicht, je l’aime, je l’adore, quand il fait sa tête de lard, qu’il ronchonne, qu’il râle, qu’il pique une colère, parce que je sais que derrière cet espèce de sale bonhomme, il se cache un vrai cœur, marqué par certaines difficultés de sa vie, et que finalement, quand il se veut odieux, c’est peut-être simplement à cause de sa carapace et pour se protéger.

Question de style

A nouveau, je retrouve totalement le style de Nicolas Lebel. Le récit est découpé en une sorte de journal, chaque début de chapitre nous indique où nous nous trouvons, et quand : les dates sont indiquées, l’heure même, le lieu. Ainsi, impossible de nous perdre dans les rouages des flash-backs qui sont très nombreux. J’apprécie, d’autant plus que le récit est parfois très dense en informations.

Comme je le disais quelques lignes plus haut, l’histoire est ponctuée de traits d’humour qui apportent un brin de légèreté, sans pour autant tomber dans quelque chose de lourdingue. C’est fait avec finesse, et ça rend les personnages foncièrement attachants.

J’ai également trouvé ce livre engagé, faisant écho au terrorisme qui gangrène notre société depuis quelques temps, sans qu’on ne tombe dans quelque chose de moralisateur et de trop politique.

Le mot de la fin

CONQUISE ! L’auteur réussi à laisser son empreinte dans chacun de ses livres tout en sachant se renouveler à chaque fois, sans se prendre au sérieux et avec beaucoup de modestie.

Je valide, je recommande, lisez-le, découvrez cet auteur si ce n’est déjà fait !

Je remercie chaleureusement Nicolas Lebel et les Editions Marabout Thriller pour la confiance qu’ils m’ont accordée en me proposant ce livre et pour la dédicace personnalisée ! Hâte de le rencontrer au Salon Seille de Crimes en novembre prochain, je vous en parlerai très prochainement d’ailleurs de ce salon !

 

8 réflexions au sujet de “De cauchemar et de feu – Nicolas Lebel”

  1. De Nicolas Lebel, j’ai encore un livre en réserve sur ma pile à lire. Il faudra que je prenne le temps d’y revenir! En effet, je garde un bon souvenir de ma première expérience avec cet écrivain.

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