Je suis une lectrice friande des thrillers psychologiques et c’est ça qui m’a décidé de me lancer, en plus de la multiplicité d’avis divergents faits autour de ce livre. J’ai voulu m’en faire mon propre avis, il se révèle être très contrasté, enfin… A 95% négatif on va dire!
La veuve est le premier ouvrage de Fiona Barton, publié aux Editions Fleuve noir.
L’histoire (synopsis)
La vie de Jane Taylor a toujours été ordinaire.
Un travail sans histoire, une jolie maison, un mari attentionné, en somme tout ce dont elle pouvait rêver, ou presque. Jusqu’au jour où une petite fille disparaît et que les médias désignent Glen, son époux, comme LE suspect principal de ce crime.
Depuis ce jour, plus rien n’a été pareil. Jane devient la femme d’un monstre aux yeux de tous. Les quatre années suivantes ressemblent à une descente aux enfers : accusée par la justice, assaillie par les médias, abandonnée par ses amis, elle ne connaît plus le bonheur ni la tranquillité, même après un acquittement.
Mais aujourd’hui, Glen est mort. Fauché par un bus.
Ne reste que Jane, celle qui a tout subi, qui pourtant n’est jamais partie. Traquée par un policier en quête de vérité et une journaliste sans scrupule, la veuve va-t-elle enfin délivrer sa version de l’histoire ?
Un ressenti plus que mitigé
Je suis vraiment partagée après avoir terminé ce livre… D’un côté, par le fait que je n’ai pas réussi à le lâcher malgré de très grosses lenteurs qui m’ont vraiment ennuyée une partie de ma lecture (de longs passages répétitifs, beaucoup de réflexions de la part de Jane que j’ai trouvé, n’ayons pas peur des mots, niaise… ). Ca a parfois été long, mais long ! Je voulais impérativement le terminer pour connaître le dénouement, je me suis même dit que j’allais aller directement à la fin, mais j’ai malgré tout continué sans sauter de pages ni de chapitres parce que j’attendais que quelque chose de percutant se produise à un moment… Et bien j’attends encore…
Le seul élément qui a fait que j’ai accroché, c’est le côté immersif de l’histoire, grâce à l’utilisation de certains chapitres écrits à la première personne, mais surtout grâce à l’alternance de points de vue entre trois personnages : la veuve, Kate la journaliste, et enfin l’inspecteur de police. Chaque étape de l’enquête, de la mise en accusation, est décortiquée par les trois protagonistes principaux et c’est ce qui a permis à l’auteure de me retenir jusqu’à la fin.
Il n’y a que peu de suspens, on comprend tout très rapidement, on a parfois des doutes mais on est vite remis dans le rail, et l’histoire continue et se répète encore et encore, et les scènes de vie quotidienne inutiles se répètent encore et encore… Et j’ai été déçue de la fin que j’ai trouvée peu crédible…
Psychologie des personnages
Je n’ai pas forcément apprécié la personnalité de Jane, la veuve, je ne me suis encore moins attachée à elle. Outre le fait qu’elle est une personne manipulée par son mari, elle se révèle être totalement soumise, aveugle au point de croire à l’impensable alors que toutes les preuves sont devant ses yeux. Je l’ai trouvée profondément naïve, et en même temps j’ai ressenti quelque chose de particulier chez elle, comme un côté malsain que je ne saurai pas vraiment expliquer… Et puis parfois, j’ai ressenti une profonde pitié pour cette femme qui se retrouve seule, fragile, harcelée par la police et les journalistes qui sont représentés tels des requins en train de tourner autour d’elle avant de la dévorer… Je l’ai soupçonnée aussi, parce que pour moi il n’était pas normal que quelqu’un soit aussi crédule… je ne vous dirai pas si mes suppositions étaient bonnes ou non 😉
Les relations humaines sont au cœur du livre, celle entre Jane et Glen est particulièrement développée. Nous vivons à leur côté, nous connaissons en détail leur vie de couple (très étrange, cela dit en passant). Le personnage de Glen est vraiment perturbant car nous apprenons des choses terribles à son sujet, et en même temps il donne l’image d’un mari modèle, aux petits soins pour son épouse dévouée. Je me serais attendue à un personnage violent et profondément calculateur avec elle, mais cela n’a pas été le cas, c’est plus insidieux que ça, et cette ambivalence m’a fortement perturbée parce que je n’arrivais pas à me faire une opinion sur lui. Il fait parfois figure d’autorité, à l’image d’une relation père/fille : elle, fragile, avec le constant besoin d’être rassurée, et lui, qui joue son rôle protecteur et rassurant.
Chaque personnage se révèle avoir deux facettes, et c’est toute l’histoire qui tourne autour de ça. Ca aurait pu me plaire, mais il a manqué quelque chose pour que j’adhère…
Une sensation d’étouffement
Les journalistes omniprésents devant le domicile du couple, l’acharnement policier et médiatique, la relation entre Glen et Jane, les trop nombreuses réflexions de Jane sur son mari ont rendu le récit étouffant pour moi. Etouffant parce que je me sentais prisonnière de lui et de son côté immersif, et que j’avais l’impression de vivre la même chose qu’eux, en même temps qu’eux… J’y pensais même en m’endormant à ce bouquin alors qu’il ne me plaisait pas ! Je pense qu’il ne m’est jamais arrivé ce genre de chose durant une lecture! Si ça ne me plaît pas, j’arrête, je passe à autre chose, je ne l’engloutis pas en deux jours! De plus, cette ambiance de vase clos m’a donné une impression malsaine, glauque, qui ne m’a pas quittée de ma lecture.
Le mot de la fin
Vous l’aurez compris, ce n’est pas vraiment un livre que je conseillerai. Certains l’ont adoré, d’autres l’ont détesté. Moi, après réflexion, je me suis dit « Tout ça, pour ça!? »… Dommage, car le sujet me plaît vraiment, il m’a d’ailleurs fait penser à La femme du monstre de Jacques Expert que j’avais vraiment apprécié!
Dommage, je n’ai pas été convaincue !
Oui, ça résume bien mon sentiment aussi : tout ça pour ça…
J’aimeJ’aime
Encore une belle chronique Anaïs, toujours appréciable et agréable de lire tes ressentis et particulièrement ici où cela oscille entre bons moments et d’autres beaucoup moins.
Il ne reste plus qu’à se faire sa propre opinion …
Cela me rappelle aussi ta chronique sur Derrière les portes où finalement, tu n’avais pas été si emballée que cela … au regard du succès populaire et de l’encensement général.
Comme quoi, parfois, les apparences peuvent être trompeuses et le mieux est encore de les découvrir par soi-même.
J’aimeJ’aime