Polar/Thriller belge

Je sais pas – Barbara Abel

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Je lis régulièrement des chroniques de livre de Barbara Abel sur les groupes Facebook ou sur les blogs que je suis et c’est ce qui m’a donné envie de découvrir son petit dernier, Je sais pas, paru récemment aux Editions Belfond.

J’ai pioché ce livre un peu au hasard en fait, je n’avais pas lu la quatrième de couverture mais j’ai eu envie de découvrir cette auteur et je me suis dis que pour une fois, j’allais commencer par le dernier paru.

 

L’histoire

Camille est une jeune mère de famille, menant une routine confortable grâce à son emploi d’architecte d’intérieur et à l’emploi de Patrick son mari qui est professeur à l’Université. Ensemble, ils ont une petite fille, Emma, 5 ans. Camille se sent prise au piège de cette vie routinière, et c’est devant l’école de sa fille qu’elle rencontre Etienne, qui deviendra son amant régulier avec lequel elle aura, durant plusieurs semaines, une relation passionnelle.

Un jour de sortie scolaire, Emma disparaît mystérieusement. L’équipe d’enseignants ne se rendra compte de sa disparition que plusieurs heures plus tard, lorsqu’il est temps de se remettre en route pour l’école. Tous partent à sa recherche, les forces de l’ordre sont rapidement prévenues et de grands moyens sont mis en place pour retrouver la fillette. Elle sera effectivement retrouvée au beau milieu des bois, mais maintenant c’est son institutrice Mylène, qui était également partie à sa recherche, qui demeure introuvable. Une course contre la montre commence alors pour retrouver la jeune femme, malade d’un diabète sévère et dépendante de son insuline. Les retrouvailles d’Emma avec ses parents se font dans le soulagement. Pourtant, ce n’est que le début du cauchemar pour Camille…

Il y a des livres qu’on commence, et qu’on n’arrive pas à lâcher…

Qu’il est agréable d’accrocher au style d’écriture d’un auteur qu’on découvre tout juste, et qu’il est bon de se laisser glisser entre ses lignes, l’écriture étant tellement engageante qu’on ne se pose même pas la question quant au style d’écriture en question. Et si on ne se pose pas la question, c’est qu’on n’a pas grand chose à en redire, et surtout parce que l’auteur(e) ne nous en laisse pas le temps.

C’est donc tout naturellement que j’ai avalé en une journée (lecture entrecoupée de 2 ou 3 siestes, ah ah!) ce livre de près de 430 pages, sans me rendre compte de la vitesse à laquelle j’ai enfilé cette histoire chargée de suspens à t’en faire décoller le cœur de la cage thoracique! Si le livre commence assez calmement, sur une scène familiale où la jeune enfant découvre sa mère dans les bras d’un autre homme que son père, l’intrigue monte crescendo au fil des pages, d’abord par la disparition de l’enfant, ensuite par celle de son institutrice, atteignant son paroxysme durant les recherches qui sont menées pour retrouver la jeune femme. L’auteure s’appuie sur le problème de santé d’un de ses personnages, Mylène, pour insuffler l’angoisse au lecteur, celle de ne pas retrouver la jeune femme à temps. On connaît la situation qui est celle de Mylène, vu qu’on la retrouve dans certains chapitres et qu’on suit ce qui lui arrive et la dégradation de son état de santé au fil des heures.

 

Je ne me suis pas attachée aux personnages, à part au père de Mylène. J’ai eu le sentiment étrange que chacun d’entre eux avait quelque chose à cacher derrière la façade lisse de leur vie banale et rigide. Parce que c’est de ça qu’il est question dans ce livre : jusqu’à quel point connaît-on la personne qui partage notre vie depuis tant d’années?

J’ai trouvé certains personnages comme le père de famille ou l’enfant détestables, car même à 5 ans, on peut être machiavélique, manipulateur et malveillant… Alors que Barbara Abel prête un comportement particulièrement détestable à la petite fille, qui se retranche systématiquement derrière la réponse « Je sais pas » lorsqu’elle est interrogée pour aider les enquêteurs à retrouver son instit’, l’histoire en reste malgré tout profondément réaliste car le soupçon est savamment dosé par l’auteure. C’est d’ailleurs cette phrase, « Je sais pas« , qui sera le fil conducteur du livre, la réponse devenant redondante, aussi bien dans la bouche de l’enfant que des personnes qui ne souhaitent pas dévoiler ce qu’ils savent.

Si de prime abord l’histoire paraît simple, une famille, des secrets, une course contre la montre, du suspens, le dénouement se révèle être dérangeant et perturbant. Il est question de savoir jusqu’où aller pour protéger l’équilibre fragile d’une famille gangrenée par le mensonge ?

Le mot de la fin

Si le soupçon au sujet de certains personnages ne m’a pas quitté durant ma lecture, je n’ai pas vu venir la plupart des rebondissements, qui m’ont faits pour certains l’effet d’un uppercut en pleine mâchoire! Vous savez, ce moment où vous êtes plongé dans votre lecture, où vous ne voyez rien venir et où vous extériorisez ce que vous lisez tellement vous êtes choqué, par un « Oh pu*aaaaaaaiiiiiinnnnnn » ! Et là tout s’emboite dans votre cerveau. Vous comprenez tout et pourtant vous ne savez rien et n’imaginez pas ce que sera la fin…

Le seul point négatif est que j’ai trouvé quelques longueurs, notamment au moment du retour d’Emma dans sa famille. Je suis une lectrice assez peu portée sur les scènes d’amour familial pleine de bons sentiments. Heureusement ici, les bons sentiments s’effaceront rapidement pour laisser à nouveau place au stress et à l’angoisse.

Un vrai page-turner que je conseille aux lecteurs qui ont besoin d’être embarqué dans une histoire pour en ressortir vidé à la fin !

 

 

3 réflexions au sujet de “Je sais pas – Barbara Abel”

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