C’est une chronique un peu particulière que je vais vous proposer aujourd’hui, car cette fois je ne vais pas respecter ma structure traditionnelle de rédaction d’article. Je vais en effet m’adresser non seulement aux lecteurs qui ont déjà lu le Tome 1 de James Osmont, Régis, mais aussi à ceux qui ne l’ont pas lu, qui découvriraient ma chronique et auraient envie de lire les deux livres dans l’ordre de parution. Donc cette fois, pas de résumé de l’histoire, et je vais essayer de spoiler le moins possible les deux livres.
Le livre paraîtra officiellement demain, samedi 05 novembre 2016, toujours en auto-édition.
En tête à tête avec Sandrine
J’avais lu et apprécié Régis en juin dernier, c’est donc naturellement que j’ai eu envie de découvrir Sandrine, et lorsque James Osmont m’a proposé la lecture en avant première de ce T2, je n’ai pas hésité un seul instant!
L’auteur nous immerge rapidement dans l’univers psychiatrique qui lui est cher et dont il maîtrise parfaitement le sujet. On retrouve certains personnages que nous avions rencontrés dans Régis, notamment la soignante Sandrine, ainsi que Le Prédateur. Je dirais que Sandrine tourne principalement autour de ces deux personnages, auxquels s’ajoute Thorsten que nous n’avions pas encore rencontré et qui est une sorte de psychopathe en puissance, qui va se découvrir des pulsions avant de basculer du côté du mal qui va s’immiscer en lui et le dévorer, tout au long du livre.
On assiste impuissant à la lente descente aux enfers de Sandrine, une infirmière pourtant habituée à être confrontée aux divers problèmes psychiques et de dépression de part sa fonction au sein d’un service psy. Ce dont personne ne s’attendait, c’est qu’elle allait passer de l’autre côté de la barrière et devenir à son tour patiente de cette unité, en proie à une profonde dépression, un profond marasme psychologique dans lequel elle se retrouvera et qui confèrera au livre une ambiance particulièrement lourde, angoissante et macabre. Ce personnage étant très étudié du point de vue psychologique, on s’identifie à elle et à sa souffrance qu’on vit, plus qu’on ne l’a subit en tant que lecteur. J’ai tendance à ne pas apprécier les personnages plaintifs qui se complaisent dans leur souffrance et se morfondent, et je suis contente de voir que James Osmont a réussi le tour de force de ne pas tomber dans ce cliché grâce à une écriture quasi poétique qui apporte un peu de douceur dans cet univers d’une noirceur absolue.
Le style
James a su se renouveler dans le difficile exercice qu’est l’écriture d’une suite. Sa plume s’est affinée, devenant plus mordante et toujours plus littéraire. Le style d’écriture est très travaillé, le registre de langue est soutenu, le vocabulaire utilisé est recherché et l’écriture d’une grande maturité. L’auteur a su mettre en place une narration complexe sans pour autant tomber dans le piège de vouloir trop en faire pour impressionner le lecteur. L’écriture, pourtant raffinée, reste donc malgré tout d’une grande sincérité et justesse. Il joue avec les mots, avec les figures de style, et nous donne l’impression d’un texte très imagé.
Nous retrouvons à nouveau de très nombreuses citations ou extraits musicaux, procédé qui semble être la marque de l’auteur, comme nous l’avions découvert dans Régis, ce qui confère une certaine musicalité à l’ouvrage. J’émets cependant un point négatif : moi qui suis férue de belles citations, la lecture en format Epub est assez contraignante car les notes en bas de page se retrouvent toutes à la fin de notre fichier et on est sans cesse en train de chercher la page pour lire la note, et à chercher à retrouver la page qu’on était en train de lire pour reprendre le cours de l’histoire… Au bout d’une cinquantaine de pages, j’avoue que j’ai arrêté d’aller voir les notes car cela rendait vraiment ma lecture compliquée. Bien évidemment, les lecteurs qui se procureront le livre en format papier n’auront pas ce problème!
Je note enfin que la couverture du livre est à nouveau remarquable, Laurent Fièvre (cliquez pour accéder à son site) qui est l’illustrateur des deux tomes est un grand artiste qui mérite d’être connu pour son travail et je vous invite vivement à la découvrir.
Le mot de la fin
Si vous avez besoin d’une lecture vivifiante et positive pour vous remonter le moral, repoussez votre lecture de Sandrine à plus tard… J’ai beaucoup aimé dans ce livre le petit côté thriller qui est plus développé que dans Régis grâce au personnage de Thorsten.
James Osmont a su, pour moi, insuffler un nouveau souffle dans le monde du thriller, on connaissait bien les thrillers psychologiques, on découvre maintenant grâce à lui les thrillers psychiatriques. Malgré ma grande expérience en terme de thrillers, vu que je ne lis que ça depuis environ 7 ans, je ne me souviens pas avoir lu des ouvrages semblables à ça.
Une sombre lecture à prévoir, un soir de novembre au coin du feu…
Je remercie par ailleurs l’auteur d’avoir fait apparaître dans ses remerciements le groupe Facebook que nous avons crée, ma copine Florence et moi, et qui est ouvert à tous les passionnés de thrillers et polars : Thrillers – Serial Lecteurs.
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