J’ai cédé. J’ai cédé aux sirènes d’une liseuse. La principale raison est que j’ai eu plusieurs propositions de manuscrits ces derniers jours et qu’il m’est impossible de les lire sur le PC et le smartphone pour une raison de confort de lecture. La seconde est que je me dis que ça servira toujours en voyages, je voyage beaucoup, j’embarque à chaque fois plusieurs livres « au cas où », que j’abîme, que je ne lis pas car je vadrouille toute la journée et que le soir je suis raide… Mais la liseuse sera très certainement confortable pour les heures d’avions et d’attente dans les aéroports.
J’ai voulu la tester rapidement, comme une gosse qui déballe son cadeau de Noël, et j’ai décidé de lire une nouvelle d’un de mes écrivains préférés, Franck Thilliez.
Hostile, c’est l’histoire d’un accident de voiture. Léa se réveille, endolorie et complètement bloquée dans un amas de tôle. A côté d’elle un homme qu’elle ne connaît pas et qui l’a prise en stop alors qu’elle rentrait d’une séance photo animalière dans la nature profonde. L’homme est vivant, mais également coincé dans l’habitable. Commence alors une longue attente, sans à boire ni manger, en attendant que quelqu’un découvre leur véhicule sur cette route déserte et leur vienne en aide.
Hostile est une nouvelle, c’est donc très court et au moment de commencer je me suis demandée si cela nécessitait une chronique. Et puis finalement j’ai quand même eu envie de donner mon avis car c’est un format qui change de ce que nous propose l’auteur habituellement!
C’est un huis clos angoissant que Franck Thilliez tisse dans cette nouvelle, et son talent, c’est de savoir captiver le lecteur dès la première ligne, de réussir à mettre en place un sentiment de profonde angoisse et d’oppression en cinquante pages. Chapeau l’artiste !
On n’a pas le temps de s’attacher aux personnages, c’est trop court, on compatis à leur situation mais ça s’arrête là. On ne sait rien d’eux, et on n’en apprendra pas d’avantage. Pas le temps de s’attarder sur des détails futiles, ça doit aller vite. Le conducteur passe tour à tour de victime à suspect dans notre tête de lecteur : il est bien trop calme vis-à-vis de la situation dans laquelle il est et son comportement envers Léa est étrange.
Le schéma de la nouvelle est respecté au sens littéraire du terme : un texte très court, une chute (vertigineuse !) dans les dernières lignes et qui nous laissent avec ce sentiment « mais pourquoi ça s’arrête là !!!! ».
Je pense que cette nouvelle aurait fait un très très bon prologue de roman ! Je conseille cette lecture rapide et divertissante si vous avez une petite heure à perdre, dans la salle d’attente chez votre médecin ou en pause entre midi.